Demande de stratégie globale concernant le tabac et la cigarette électronique

Le Conseil de Santé publique Sudbury et districts demande au gouvernement provincial d’adopter une stratégie globale concernant le tabac et la cigarette électronique. Elle devrait reposer sur l’avis de spécialistes et s’attacher à la vente en ligne de liquide à vapoter aromatisé à des mineurs, à des programmes de traitement pour amener les jeunes au renoncement et à la sensibilisation du public.

« Nous appuyons la décision du gouvernement de l’Ontario d’interdire la promotion de produits de vapotage dans les dépanneurs et les stations-service. Et nous considérons qu’il s’agit d’une première étape importante pour réduire l’exposition aux produits de vapotage et l’accessibilité de ceux-ci », a déclaré René Lapierre, président du Conseil de Santé publique Sudbury et districts. « Une stratégie globale contribuerait bien mieux à protéger la santé de nos collectivités », a-t-il ajouté.

La rapidité avec laquelle l’usage de la cigarette électronique se répand amène les gens qui en font usage à se tourner massivement vers une industrie établie, en raison de leur dépendance à la nicotine. Bon nombre de celles-ci ignorent les méfaits possibles d’un usage régulier ou occasionnel, lequel, selon les données probantes, favorise le tabagisme chez les jeunes.

« Il nous faut une stratégie provinciale qui s’attaque résolument aux problèmes indissociables que sont le vapotage et le tabagisme », a déclaré la Dre Penny Sutcliffe, médecin-hygiéniste et directrice générale de Santé publique Sudbury et districts. « Bien des personnes qui font usage de cigarettes électroniques n’ont jamais fumé de tabac. Ils ne les utilisent pas pour cesser de fumer et mettent leur santé en danger », a-t-elle ajouté.

La nicotine est un produit chimique. Elle crée une forte dépendance et son usage ne va pas sans risques. Selon les données probantes, l’efficacité de la cigarette électronique en tant que moyen pour renoncer au tabac fait pâle figure comparée à celle des méthodes éprouvées qui peuvent être combinées, comme la thérapie de remplacement de la nicotine, la médication et le counselling.

Faits en bref :

  • Au Canada, 23 % des jeunes (de 15 à 19 ans) et 29 % des jeunes adultes (de 20 à 24 ans) ont déclaré avoir essayé une cigarette électronique (2017). En 2018, le nombre de jeunes qui en font usage a augmenté de 74 %. Et rien ne laisse croire que la tendance sera différente en 2019.
  • En Ontario, quarante-quatre (44) personnes meurent chaque jour de causes liées au tabac, ce qui représente 16 000 par année.
  • Dans cette même province, près d’une personne sur cinq fume. Le nombre de personnes qui fument chaque jour s’élève à 1,8 million, et plus de 1 million de citoyens et de citoyennes tentent de renoncer au tabac chaque année. L’abandon est un processus long et frustrant où les faux départs sont fréquents.
  • Le tabac coûte à la province près de 7 milliards de dollars sur la même période (2,7 milliards en soins de santé directs, 4,2 en coûts indirects).

Le message est clair : si vous ne fumez pas, évitez de vapoter. Si vous fumez, songez à y renoncer avec l’aide de méthodes éprouvées (thérapie de remplacement de la nicotine, médication, soutien individuel, etc.). Si rien d’autre ne fonctionne, les gens qui s’efforcent de renoncer au tabac peuvent, sur les conseils d’un médecin, envisager avec prudence d’essayer la cigarette électronique. Il se peut qu’elle soit plus sûre que la cigarette, celle-ci entraînant la mort à long terme dans la moitié des cas. Et enfin, si vous vapotez, évitez de fumer aussi.

Le Conseil de santé a étudié et approuvé la motion lors de sa réunion du 21 novembre 2019. Il est possible d’obtenir d’autres renseignements sur la motion (seulement disponible en anglais) et le vapotage au phsd.ca ou en appelant Santé publique Sudbury et districts au 705.522.9200 (1.866-522.9200, sans frais).

Dernière modification : 5 décembre 2019