Combustion du bois

Le terme « combustion du bois » renvoie généralement au fait de brûler du bois pour le chauffage ou les loisirs, comme dans les feux de camp ou les foyers extérieurs (appareils de chauffage au bois que les gens utilisent à l’extérieur, souvent sur la terrasse).

Ces dernières années, des études ont démontré que si le bois n’est pas consumé convenablement, il peut avoir des effets négatifs sur la qualité de l’air à l’extérieur et à l’intérieur.

Polluants présents dans la fumée de bois

Les feux qui fument et produisent un panache de fumée bleu-gris représentent le principal type de pollution atmosphérique liée à la combustion du bois. Cette fumée libère bien des contaminants dans l’air, comme :

Effets sur la santé associés à la fumée de bois

L’exposition aux polluants présents dans la fumée de bois peut causer des maladies à divers degrés. Les effets des polluants dépendent de l’exposition et des problèmes de santé sous-jacents ou des facteurs de prédisposition. Voici une liste des principaux effets sur la santé associés à l’exposition à la fumée de bois :

De plus, les études sur des animaux de laboratoire portent à croire que l’exposition prolongée à la fumée de bois risque d’affaiblir le système immunitaire.

Populations sensibles

Respirer la fumée de bois est mauvais pour tous. La plupart des adultes en santé se rétablissent rapidement des expositions à la fumée et ne subissent pas de conséquences à long terme. Cependant, certains groupes peuvent présenter des symptômes plus graves à court terme ou chroniques. Voici ceux qui risquent le plus de subir des effets graves sur leur santé :

Réduire le risque au minimum

Bien que la combustion du bois pour le chauffage ou les loisirs libère inévitablement des polluants dans l’air que nous respirons, il existe des moyens de réduire le risque au minimum.

Des études ont révélé que pour obtenir un feu qui fume peu, il faut brûler seulement du bois propre et sec, qu’il soit dur ou mou. D’autres facteurs comme le degré d’humidité, la taille des bûches, l’état du bois et l’essence joueront un grand rôle dans la qualité de la combustion.

Degré d’humidité

Le bois de chauffage doit être sec. Il est recommandé qu’il soit recueilli au début du printemps et séché au cours de l’été. Pour un séchage approprié, il est conseillé d’empiler le bois à l’extérieur, au-dessus du sol, de le couvrir et de permettre à l’air de circuler entre les bûches. Voici des moyens de déceler le bois de chauffage sec :

Signes que votre bois de chauffage n’est pas assez sec :

Taille des bûches

Il est conseillé d’utiliser des morceaux de bois fendus finement, car la surface exposée aux flammes est plus grande et la combustion est plus propre.

État du bois

Le bois de chauffage ne devrait pas sembler pourri ou donner l’impression qu’il l’est. De plus, le bois coupé depuis plus de 3 ans ou qui a reposé dans une zone marécageuse sera difficile à brûler.

Types de bois

Brûlez un mélange de bois dur et de bois mou. Le dur est le bois de chauffage privilégié, car il produit une combustion durable, mais tout type de bois sec brûlera. Le bois mou exige qu’on en utilise une plus grande quantité, mais c’est aussi le plus courant le long des côtes et dans le Nord du Canada.

Types différents de combustion

L’expression « combustion du bois » renvoie généralement à la pratique selon laquelle du bois est brûlé pour le chauffage ou les loisirs. Cependant, il existe bien d’autres types de combustion de bois ou d’autres produits qui, incinérés, contribuent aussi à nuire à la qualité de l’air et à la santé.

Chauffage résidentiel

La combustion résidentielle du bois désigne la combustion de bois dans les foyers, les poêles à bois et les autres appareils servant à chauffer une demeure. Ces appareils produisent de la fumée quand le bois ne brûle pas complètement. Mal utilisés, même les appareils de chauffage au bois les plus modernes peuvent produire de la fumée.

Afin de réduire le risque d’effets sur la santé en raison de la fumée de bois, il est conseillé d’acheter un poêle indépendant ou un poêle encastrable construit selon les « techniques avancées de combustion » et portant le sceau de l’Association canadienne de normalisation (CSA) ou de l’Environmental Protection Agency (EPA), en anglais seulement, des États-Unis. Ce symbole signifie que l’appareil émet jusqu’à 95 % moins de particules et qu’il est jusqu’à 20 % plus éconergétique que les modèles traditionnels.

Les poêles indépendants et les poêles encastrables non homologués et plus vieux libèrent de 40 à 60 grammes de fumée à l’heure, alors que les appareils plus récents homologués par l’EPA n’en produisent que deux à cinq. Les poêles à bois homologués par l’EPA offrent une combustion plus propre et plus efficace, ce qui réduit le risque d’incendie et améliore la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur de la demeure.

Seul du bois propre et bien sec qui a été fendu et séché convenablement devrait être brûlé dans ces appareils.

Bois d’extérieur

Bien qu’il existe très peu de renseignements sur les effets de la combustion du bois sur l’environnement et la santé dans les feux de camp ou les foyers extérieurs, en particulier, il est raisonnable de penser que ces activités de loisir libéreront les mêmes polluants que les appareils de chauffage résidentiel. Par conséquent, il y a toujours lieu de n’y brûler que du bois propre et bien sec qui a été fendu et séché convenablement.

Bois traité

L’idée selon laquelle « du bois, c’est du bois » peut mettre l’environnement et la santé en danger. Certains bois sont traités au moyen de produits chimiques afin que l’intégrité structurale et l’apparence des structures en bois soient préservées.

Les méthodes de traitement du bois peuvent être classées en deux grandes catégories : les traitements à base d’huile ou et les traitements à base d’eau :

L’incinération du bois traité peut libérer des produits chimiques dangereux dans l’environnement. Brûler du bois traité au PCP ou à la créosote peut produire des vapeurs et des cendres contaminées de produits chimiques dangereux. La cendre produite par la combustion de bois préservé par l’ACC peut aussi contenir de fortes concentrations d’arsenic et de chrome.

Le bois traité ne devrait pas être brûlé en raison des risques pour la santé et l’environnement qui s’y rattachent.

Feux de friche

Les feux libèrent du carbone dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone (CO2), d’autres gaz comme le méthane et le monoxyde de carbone et des particules. Une récente analyse réalisée par Amiro et coll. révèle qu’au Canada, les feux de forêt ont libéré en moyenne 27 Mt (1012 g) de carbone par année au cours des quatre dernières décennies. Ces émissions sont causées par la combustion directe. Il se peut qu’une quantité à peu près égale se perde aussi par la décomposition de végétaux tués par le feu et une baisse temporaire du puits forestier, bien que cette quantité soit mal établie.

Brûlage dirigé

Le brûlage dirigé est l’utilisation du feu comme outil de gestion dans des conditions précises pour brûler sur une zone préétablie. Il s’agit d’un outil précieux et souvent nécessaire. Il se pratique surtout dans l’industrie forestière pour le brûlage à plat. Il permet aussi d’étendre l’habitat de certaines espèces fauniques, d’améliorer le pâturage destiné aux bovins et de réduire les risques de feu de friche.

Malheureusement, le brûlage dirigé peut aussi entraîner de longues périodes de brume l’automne, ce qui présente des risques pour la santé.

Ordures

Les ordures contiennent toute une gamme de matières et de produits chimiques qui réagissent lorsqu’ils sont brûlés ensemble et risquent de libérer des toxines dans l’atmosphère. De plus, les feux d’ordures ménagères ont tendance à fumer, à brûler à basse température et à compromettre ainsi la qualité de l’air.

Combustion du bois et changement climatique

Les rapports sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour prévenir le changement climatique et les problèmes connexes sont maintenant courants. La principale source de GES est la combustion de pétrole, de gaz et de charbon servant à produire l’énergie que nous consommons. Ces combustibles sont dits fossiles, car ils sont extraits profondément sous la surface, où ils se sont formés pendant des millions d’années.

Quand les combustibles fossiles sont brûlés, des GES sont libérés. Le principal GES est le dioxyde de carbone (CO2). Lorsque les concentrations de ces gaz augmentent dans l’atmosphère, la chaleur du soleil est emprisonnée près de la surface et fait monter la température moyenne à l’échelle du globe.

Toutefois, le bois diffère des combustibles fossiles, car il est neutre en carbone. Le terme « renouvelable » renvoie au fait que les arbres recyclent le CO2. À mesure qu’un arbre grandit, il utilise le CO2 dans l’air comme source de carbone pour construire sa structure. Ce carbone représente environ la moitié de la masse du bois. Lorsque celui-ci est brûlé, il se décompose rapidement et le CO2 est de nouveau libéré dans l’atmosphère.

Si l’arbre mourait et pourrissait au sol, une quantité semblable de CO2 serait lentement libérée. Par conséquent, le chauffage au bois ne contribue pas au problème du changement climatique de la même façon que la consommation de combustibles fossiles. Mais le bois n’est véritablement renouvelable que s’il est produit par des pratiques forestières durables. Les forêts du Canada peuvent représenter une source perpétuelle de combustible, à condition qu’elles soient entretenues et gérées convenablement.

Recommandations

De nombreuses études environnementales et recherches ont prouvé que le bois mal brûlé libère des polluants dans l’atmosphère, ce qui compromet la qualité de l’air à l’intérieur et à l’extérieur et influe ainsi sur la santé des résidents de la région. Cependant, la recherche sur le changement climatique a démontré que le bois est un choix pratique, car c’est une forme d’énergie renouvelable. De toute évidence, la combustion du bois a des côtés positifs et négatifs.

Afin de maximiser les aspects positifs de la combustion du bois et de réduire au minimum les risques pour l’environnement et la santé qui sont associés à cette pratique, voici ce qui est recommandé :

Afin d’en savoir plus :

Si vous souhaitez parler à un inspecteur de la santé publique au sujet de la combustion du bois, vous pouvez soumettre votre question ou votre plainte par voie électronique ou en composant le 705.522.9200 ext. 464 (sans frais 1.866.522.9200).


Dernière modification : 8 janvier 2020