Enquêtes sur le logement chez les populations marginalisées

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Sommaire de gestion

Les inspecteurs de la santé publique de Santé publique Sudbury et districts enquêtent sur les logements susceptibles de présenter des dangers pour la santé. Certaines de ces inspections touchent les personnes qui présentent des comportements d’accumulation d’objets, insalubres ou d’autonégligence, qui s’ajoutent à d’autres facteurs comme une mauvaise santé, des limitations physiques, de l’exclusion sociale, du chômage, de l’insécurité alimentaire, un logement insalubre et de la pauvreté.

Une revue de la littérature a révélé qu’il existe des liens entre la marginalisation et les mauvaises conditions de logement, et que des risques pour la santé sont associés à ces mauvaises conditions de logement. Il est difficile d’aborder les risques associés au logement pour les résidents défavorisés, en raison de leur statut socio-économique, de leur isolement géographique et de l’inaccessibilité des organismes d’aiguillage de la communauté. L’amélioration du logement, l’éducation et la formation, la mise en œuvre de diverses stratégies de promotion de la santé sont autant de moyens prometteurs pour affronter les difficultés.

L’étude

Une étude a été menée pour décrire les enquêtes sur le logement chez les personnes marginalisées, en fonction des dossiers existants, et pour recueillir des données sur les difficultés, les facilitateurs et les idées pour améliorer ces enquêtes du point de vue de tous ceux qui sont touchés dans ces cas. L’objectif était d’améliorer les stratégies actuelles pour mener des enquêtes dans les logements où des risques pour la santé peuvent être présents et qui touchent les individus marginalisés. Cette recherche était un effort de collaboration entre Santé publique Sudbury et districts et l’Université Laurentienne. Les chercheurs ont reçu du financement de la subvention de recherche en santé publique Louise Picard. Cinq cas anonymisés dans la zone de desserte de la Santé publique Sudbury et districts ont été étudiés ainsi que des renseignements tirés des dossiers d’enquête. Les inspecteurs travaillant sur ces cas ont permis à un chercheur de les accompagner lors d’une enquête sur le logement. L’inspecteur a présenté le chercheur au client et le chercheur a demandé au client s’il souhaitait participer à l’étude. Des entretiens ont été menés avec des inspecteurs de santé publique consentants (5), des clients (4), des fournisseurs de services communautaires (4), un membre de la communauté/de la famille (1) et un propriétaire (1). Les questions posées lors des entretiens portaient sur ce qui fonctionnait bien dans les enquêtes sur le logement chez des personnes marginalisées, sur ce qui ne fonctionnait pas bien et sur les idées d’amélioration.

Résultats

L’analyse du contenu des dossiers d’enquête de 2013 à 2015 a montré que dans les 94 cas impliquant des populations marginalisées, les risques pour la santé ont été principalement signalés par les propriétaires, les premiers intervenants ou d’autres fournisseurs de services, mais rarement par la personne vivant dans un logement potentiellement dangereux. Le motif principal ayant présidé à l’ouverture d’une enquête est la dégradation du logement et (ou) l’insalubrité, ce qui inclut l’accumulation d’objets. Près de la moitié des cas (40/94) ont été considérés comme des cas d’accumulation d’objets, dont 15 logements qui étaient très encombrés. Dans 77 des 94 cas, d’autres organismes ont été répertoriés comme faisant également partie de l’enquête. Il s’agit pour la plupart de personnes âgées qui vivent seules et qui ont des problèmes de santé. La plupart des cas ont nécessité de multiples démarches, visites et contacts. Sur les 93 cas qui ont été fermés à la fin de l’année 2015, seuls 29 cas ont été considérés comme résolus de manière satisfaisante. Les autres ont été fermés pour des raisons, comme le besoin d’obtenir des services autres que ceux de la santé publique, le fait que le gestionnaire immobilier ait accepté de prendre des mesures, le refus des clients de recevoir des services, le fait que les clients aient quitté leur logement ou qu’ils soient décédés.

Des thèmes sont ressortis de l’analyse des entretiens et des observations sur le terrain pour décrire les aspects de « ce qui pose problème », « ce qui fonctionne bien » et « ce qui peut être fait à l’avenir ». Les principaux thèmes reflètent une perspective écologique, dans laquelle l’expérience de la marginalisation et des risques pour la santé liés au logement peut être comprise en termes de facteurs individuels, environnementaux, communautaires et de systèmes plus larges. Des sous-thèmes ont également été cernés :

Recommandations

Les recommandations comprennent des mesures qui s’appuient sur des éléments qui fonctionnent bien actuellement, comme l’exploitation de l’expertise interne et externe, l’approfondissement de la collaboration entre les organismes et la recherche de solutions et de ressources pour les clients. Les participants ont fait part des recommandations particulières qui mettaient l’accent sur la nécessité d’une plus grande collaboration entre les services. Ils ont notamment recommandé de mieux comprendre ce que les organismes ont à offrir et quelle est la personne à contacter en cas de besoin ainsi que la mise en place d’un processus permettant de guider les clients dans le système, en particulier en les aiguillant vers des services de santé mentale et de soutien à long terme appropriés. La nécessité d’une formation plus poussée pour mieux préparer les inspecteurs de la santé publique à répondre aux risques pour la santé liés au logement touchant les populations marginalisées a été reconnue.

Il existe des possibilités de renforcement dans plusieurs domaines, notamment la détection précoce des risques pour la santé liés aux logements et les approches de prévention, la prise en compte des causes profondes des risques pour la santé présents dans les logements (par exemple, les déterminants sociaux), et les approches mixtes qui abordent le problème immédiat tout en examinant les solutions en amont.

Conclusions

Les enquêtes dans les logements où des risques pour la santé peuvent être présents et qui concernent des personnes marginalisées sont complexes. Les résultats de cette étude décrivent de nombreuses difficultés ainsi que des preuves d’efforts dévoués de la part des inspecteurs et des partenaires communautaires pour continuer à soutenir les personnes marginalisées dans l’amélioration des conditions de vie défavorables. Des efforts ont été faits pour travailler en partenariat afin de répondre à ces situations complexes. De nombreuses possibilités de sensibilisation et d’élaboration de politiques sont apparues. Cette étude met en lumière les nombreuses réussites et fournit également des recommandations pour continuer à améliorer les approches préventives et proactives afin de mieux aider les personnes marginalisées à aborder les causes fondamentales de ces situations défavorables.


Dernière modification : 24 juin 2020