Service de santé publique de Sudbury et du district : La consommation d’alcool et la santé de notre communauté

Résumé

La prévention et la réduction de la consommation dangereuse de l’alcool sont une priorité en santé publique (Organisation mondiale de la Santé (OMS), 2014, p.2). La consommation d’alcool a un lien de causalité avec plus de 200 maladies et blessures (OMS, 1992). À l’échelle mondiale, on estime que l’alcool cause 3,3 millions de décès chaque année (OMS, 2015). L’alcool est lié à de nombreux types de cancer, de maladies cardiovasculaires et gastro-intestinales, à des blessures et peut nuire à la santé sexuelle ainsi qu’à la santé prénatale et postnatale. Les données ont révélé que plus la disponibilité est grande, plus la consommation augmente, tout comme les dangers connexes (Babor et coll., 2010). Au Canada, les répercussions de la consommation et de l’abus d’alcool coûtent plus cher au gouvernement à cause de l’application des lois, des soins de santé et des pertes de productivité. En 2002, le coût indirect de l’alcool était estimé à plus de 7 milliards de dollars au Canada; en Ontario, un déficit de plus de 456 millions de dollars était directement lié à la consommation d’alcool
(c.-à-d. soins de courte durée, application des lois, prévention) (Thomas, 2012). Ces constatations appuient le besoin du Service de santé publique de Sudbury et du district (SSPSD) de travailler avec des partenaires et des intervenants externes pour développer des stratégies axées sur la communauté en vue d’aborder et de réduire la consommation d’alcool et les dangers associés à son abus, particulièrement dans la région du SSPSD. Ce rapport, La consommation d’alcool et la santé de notre communauté, encadrera ces efforts et informera notre communauté à propos de la recherche émergente sur les répercussions de la consommation de l’alcool sur la santé et les tendances de la consommation d’alcool et d’autres comportements connexes dans notre communauté.

En vertu des Normes de santé publique de l’Ontario (NSPO) (ministère de la Santé et des Soins de longue durée, 2015), le SSPSD est mandaté de fournir des données et des preuves récentes et fiables concernant les effets de l’abus d’alcool sur la santé et d’informer la communauté des répercussions importantes de la consommation et de l’abus d’alcool sur la santé, la vie sociale, l’économie et l’environnement au sein de notre communauté. Cela comprend informer la communauté au sujet des Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada (DCAFR), qui ont été créées dans le but de modérer la consommation d’alcool et de réduire les méfaits associés à la consommation chronique et importante d’alcool.

Réduisez vos risques à long terme sur la santé en limitant votre consommation à :

Une portion standard

Selon ces directives, voici un verre de boisson standard :

Voici des données clés tirées du rapport :

Voici des données clés tirées du rapport

Dans la région du Service de santé publique de Sudbury et du district, 17 % des adultes ont signalé être au courant des Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada. Trente-six pour cent dépassent ces directives, soit un pourcentage beaucoup plus élevé que celui de l’Ontario. Quarante-cinq signalent qu’ils modifieraient ou réduiraient la quantité d’alcool qu’ils consomment si les directives indiquaient qu’ils devraient en boire moins.

Commerce d’alcool dans les région sdu SSPSD

Il existe 324 établissements titulaires d’un permis dans les régions du Service de santé publique de Sudbury et du district. Précisément, il y a 12 vineries libre-service, 4 fabricants, 299 permis de vente, 3 représentants de fabricants et 6 services de livraison de spiritueux.

Consommation d’alcool chez les adultes dans les régions du SSPSD

La carte affiche le pourcentage d’adultes dans les régions du Service de santé publique de Sudbury et du district qui ont signalé avoir consommé de l’alcool au cours de la dernière année : 82 % à Chapleau, 78 % à Espanola, 77 % à Manitoulin et 78 % à Sudbury-Est. En général, 84 % des adultes de la région du SSPDS ont consommé de l’alcool au cours de la dernière année.

La consommation excessive est définie comme étant une consommation d’au moins 4 boissons alcoolisées pour les femmes et d’au moins 5 boissons alcoolisées pour les hommes lors d’un seul événement mensuel au cours de la dernière année.

Le graphique à barres montre une comparaison des taux de consommation d’alcool excessive entre la population du SSPSD (12 ans et plus) et la population générale en Ontario. Vingt-quatre pour cent de la population de la région du SSPSD signale avoir consommé de l’alcool de manière excessive, ce qui est beaucoup plus élevé que la consommation en Ontario, où 17 % de la population a signalé avoir consommé de l’alcool de manière excessive.

Jeunes buveurs

Le diagramme montre les tendances relatives à la consommation d’alcool parmi les jeunes buveurs. Quarante-trois pour cent des adolescents âgés de 12 à 18 ans ont signalé avoir consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois. Dix-neuf pour cent des jeunes ont signalé avoir été en état d’ébriété pour avoir consommé trop d’alcool au cours du dernier mois. Vingt-deux pour cent ont signalé avoir consommé de l’alcool de manière excessive lors d’une occasion au cours du dernier mois. Soixante-quatre pour cent ont bu leur premier verre d’alcool entre la 7e et la 9e année. Soixante-douze pour cent ont signalé qu’il est facile d’obtenir de l’alcool.

Population fréquentant des établissements postsecondaires

Le diagramme montre les tendances relatives à la consommation d’alcool parmi les étudiants postsecondaires dans la Ville du Grand Sudbury. De ceux qui ont signalé avoir consommé de l’alcool, 92 % ont indiqué avoir bu une bière, du vin, un spiritueux ou une boisson alcoolisée. Soixante-dix-sept pour cent ont bu de l’alcool au moins une fois par mois. Quarante et un pour cent ont signalé avoir bu de l’alcool de manière excessive au moins une fois par mois. Quarante-sept pour cent ont dépassé au moins une des mesures prescrites par les Directives de consommation d’alcool à faible risque du Canada.

Les stratégies de prévention en matière d’alcool sont complexes et multidimensionnelles. La preuve susmentionnée est importante pour encadrer le besoin d’avoir et d’élaborer des politiques, des programmes ainsi que des ressources et des services supplémentaires dans nos communautés pour diminuer les méfaits associés à l’alcool.

Les données sont tirées des rapports et des sources de données suivants : Commission des alcools et des jeux de l’Ontario (CAJO) (2015); Butt et coll. (2011); Charbonneau et coll. (2014); Sondage sur la consommation de drogues et la santé des élèves de l’Ontario (SCDSEO); SSPSD (2013); Système rapide de surveillance des facteurs de risque (SRSFR); SSPSD (2012/2013/2014); Statistique Canada, Enquête sur la santé des collectivités canadiennes (ESCC) (2011/2012).

 

Service de santé publique de Sudbury et du district : La consummation d’alcool et la santé de notre communauté – Rapport complet

Auteurs

Stephanie Bale, promotrice de la santé, Service de santé publique de Sudbury et du district

Eric Paquette, infirmier-hygiéniste, Service de santé publique de Sudbury et du district

Evan Jolicoeur, infirmier-hygiéniste, Service de santé publique de Sudbury et du district

Brenda Stankiewicz, infirmière-hygiéniste, Service de santé publique de Sudbury et du district

Remerciements

Les auteurs souhaiteraient remercier Kate Denomme, Nastassia McNair, Martha Andrews, Nicole Frappier, RRED et l’équipe en santé familiale pour leurs commentaires indispensables dans le cadre de ce rapport. Merci également à Nastassia McNair, à John Tuinema et à l’équipe des communications pour avoir révisé attentivement ce rapport, et à Jessica Bastelak pour la mise en forme du document.

Personne resource pour obtenir plus de renseignements

Mary Ann Diosi, gestionnaire
Promotion de la santé en milieu de travail et prévention de mésusage de drogue et d’alcool
Service de santé publique de Sudbury et du district
1300, rue Paris

Sudbury (Ontario) P3E 3A3

Téléphone : 705.522.9200, poste 341

Courriel : diosim@sdhu.com

Ce rapport est disponible en ligne sur www.sdhu.com.

This report is available in English.

Citation

Service de santé publique de Sudbury et du district (2015). La consommation d’alcool et la santé de notre communauté. Sudbury (Ontario) : auteur.

Droit d’auteur

Cette ressource peut être reproduite à des fins éducatives à condition que tout le crédit soit accordé au Service de santé publique de Sudbury et du district. Cette ressource ne peut pas être reproduite ni utilisée pour générer des revenus.

© Service de santé publique de Sudbury et du district, 2015

Introduction

Aperçu

L’alcool. C’est l’une des plus anciennes drogues très profondément enracinées dans les sociétés; l’alcool est utilisé par diverses cultures et divers peuples à l’échelle de la planète. Dans la société occidentale, l’alcool est consommé et inclus dans la norme sociétale. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaît que la « prévention et la réduction de la consommation dangereuse de l’alcool sont une priorité en santé publique », et ainsi, elle s’est engagée à réduire le fardeau de l’alcool sur la santé et la société (OMS, 2014, p. 2). Le fardeau des maladies et des décès attribuable à l’alcool autour du monde est lourd (OMS, 1992). La consommation d’alcool a un lien de causalité avec plus de 200 maladies et blessures (OMS, 1992) et ses effets négatifs sur la santé surpassent largement tous les avantages potentiels (Association canadienne de santé publique (ACSP), 2011). Malgré le fardeau expansif que le mésusage d’alcool jette sur la société, la santé et l’économie, les préoccupations entourant la consommation d’alcool sont demeurées peu importantes dans le secteur public, y compris les politiques publiques et les décisions prises par le gouvernement.

En vertu des Normes de santé publique de l’Ontario (ministère de la Santé et Soins de longue durée, 2015), le Service de santé publique de Sudbury et du district (SSPSD) est mandaté de fournir des données et des preuves récentes et fiables concernant les effets du mésusage d’alcool sur la santé. Elles sont primordiales à l’appui et à l’élaboration de politiques, de programmes, de ressources et de services supplémentaires au sein de nos communautés.

Un aperçu de la consommation et du mésusage d’alcool dans notre communauté, ainsi que de ses dangers connexes, est nécessaire pour aborder les problèmes liés à une consommation d’alcool en hausse. Les données recueillies dans le présent rapport seront utilisées pour aborder ces problèmes dans un effort de réduire les méfaits liés à l’alcool, allant des maladies aux blessures. Grâce à une approche multidimensionnelle, le SSPSD cherche à développer des stratégies axées sur la communauté pour aborder le mésusage d’alcool, précisément au sein de la région desservie par le SSPSD. Le présent rapport explorera les tendances de la consommation d’alcool dans notre communauté en plus des répercussions sociales, économiques et sur la santé causées par la consommation et le mésusage d’alcool.

Données et methods

Le SSPSD surveille les tendances de la consommation d’alcool et d’autres comportements connexes dans la communauté par un certain nombre de sources de données. Les données présentées dans ce rapport ont été tirées des sources suivantes :

Contexte

L’alcool est perçu par plusieurs comme une boisson relativement sécuritaire qui est acceptée au niveau culturel et social. Tandis que l’alcool était important culturellement et symboliquement dans le passé, il est maintenant principalement consommé lors d’occasions sociales, de célébrations et, par moment, pour gérer certains facteurs de stress internes et externes. Même si de nombreuses personnes sont au courant des effets de la conduite avec les facultés affaiblies, on parle moins des effets à court et à long terme sur la santé (Babor et coll., 2010). L’alcool est métabolisé dans le foie et se transforme en acétaldéhydes, un cancérogène du groupe 1. Les acétaldéhydes sont connus pour causer le cancer (Centre international de recherche sur le cancer [CIRC], 2015). Parmi les cancérogènes du groupe 1, on retrouve l’arsenic, l’amiante, le gaz moutarde, le plutonium, le radon et le tabac (CIRC, 2015). En plus de ses propriétés causant le cancer, l’alcool peut mener également à d’autres problèmes sociaux et médicaux, dont les collisions en véhicule motorisé, la violence, les dommages graves aux organes et la dépendance (Babor et coll., 2010).

Au Canada, la majorité (76 %) de la population a consommé de l’alcool durant la dernière année (Santé Canada, 2011) et les Canadiens et Canadiennes consomment 50 % plus d’alcool que la moyenne mondiale (Shield et coll., 2013).

Même si l’alcool peut avoir un impact négatif sur la santé et le bien-être social, il a également un effet sur l’économie en générant des revenus tirés de la production et de la distribution, en créant des possibilités d’emploi et d’importantes recettes fiscales pour le gouvernement (Babor et coll., 2010). Le total des recettes nettes directes versées aux gouvernements provinciaux et territoriaux provenant du contrôle et de la vente d’alcool s’élevait à 5,87 milliards de dollars au Canada en 2010-2011 (Statistique Canada, 2012) et de 2,8 milliards de dollars en Ontario. Même s’il s’agit d’un montant important, les coûts directs et indirects de la consommation d’alcool le dépassent largement (Thomas, 2012). Les répercussions de la consommation et du mésusage d’alcool coûtent plus cher au gouvernement à cause de l’application des lois, des soins de santé et des pertes de productivité (Thomas, 2012). En Ontario, en 2002, un déficit de plus de 456 millions de dollars était directement lié à la consommation d’alcool (soins de courte durée, applications des lois et prévention). En 2002, les coûts indirects de l’alcool au Canada étaient estimés à plus de 7 milliards de dollars (Thomas, 2012).

Le commerce de vente d’alcool

Au Canada, les gouvernements provinciaux jouent un double rôle en étant distributeur et organisme de réglementation des boissons alcoolisées. L’Ontario possède à la fois des systèmes publics et privés, ce qui signifie que les points de vente publics et privés participent à la distribution d’alcool. Ce modèle de distribution est varié au pays, où certaines provinces ont le monopole gouvernemental, d’autres ont un cadre mixte, et où en Alberta, la vente est systématiquement privée (Thomas, 2012).

L’industrie de l’alcool à l’échelle mondiale exerce une importante influence sur la politique publique par l’entremise de lobbying de politiciens et de représentants du gouvernement et, au cours des dernières années, une hausse a été notée dans la privatisation de la distribution d’alcool et du système de vente de détail (Giesbrecht et coll., 2013). En 2013, la Modernisation de la réglementation de l’industrie des boissons alcoolisées de l’Ontario, par la Commission des alcools et des jeux de l’Ontario (CAJO), proposait de nombreuses initiatives qui ont assoupli les règlements du gouvernement et elle prévoit libéraliser davantage la vente, le service et la distribution d’alcool en Ontario (CAJO, 2014). Plus récemment, la privatisation de l’industrie des boissons alcoolisées en Ontario permet aux supermarchés de grande surface d’acquérir des permis pour vendre de la bière dans leurs établissements. De plus, un programme pilote de deux ans permet de vendre des produits Vintners Quality Alliance (VQA) dans des marchés de producteurs locaux. Ce fait est inquiétant pour la santé publique, car les données ont révélé que plus la disponibilité est grande, plus la consommation augmente, tout comme les dangers connexes (Babor et coll., Communications personnelles, 2010).

En 2012-2013, en Ontario, on comptait 17 118 établissements titulaires d’un permis d’alcool, 577 centres de fermentation libre-service, 295 services de livraison d’alcool, 358 fabricants et 874 représentants de fabricants, pour un total de 19 222 établissements licenciés. Aussi, 61 463 permis pour occasions spéciales ont été délivrés (CAJO, 2014). Dans la région de services du SSPSD, on compte 299 permis de vente,12 centres de fermentation libre-service, 6 services de livraison d’alcool, 4 fabricants et 3 représentants de fabricants, pour un total de 324 établissements titulaires d’un permis (CAJO, 25 juillet, 2015).

Le prix de l’alcool joue un rôle important dans sa consommation et son mésusage et les politiques en matière d’établissement des prix peuvent contribuer à réduire la consommation. La politique d’établissement des prix de la Régie des alcools de l’Ontario (LCBO) s’efforce d’équilibrer la responsabilité sociale, l’excellence du service à la clientèle et la génération de profits tout en s’assurant de respecter les exigences réglementaires en vertu de la Loi sur les alcools. Le prix minimum auquel un produit peut être vendu respecte l’indice moyen des prix à la consommation de trois ans (Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 2012-2015), ce qui n’est pas nécessairement la pratique empruntée par les détaillants du secteur privé (LCBO, 2015). En 2013-2014, environ 20,5 milliards de dollars en boissons alcoolisées ont été vendus au Canada, soit une hausse de 2,2 % comparativement aux années précédentes (Statistique Canada, 2015).

L’alcool et le revenue

Les déterminants sociaux de la santé sont les facteurs sociaux, économiques et environnementaux qui influencent la santé d’une personne. Ces déterminants ont une incidence sur la capacité d’une personne à avoir accès à des aliments sains, à prendre part à des activités physiques, à établir des liens avec des ressources ou des services de soutien et peuvent diminuer les possibilités d’avoir une bonne santé mentale, physique et spirituelle (SSPSD, 2013). La consommation et le mésusage d’alcool sont importants une fois examinés à travers la lentille des déterminants de la santé.

Les déterminants de la santé

Un rapport récent produit par le SSPSD a exploré le lien entre les environnements sociaux et économiques et un nombre de résultats sur l’état de santé et les comportements, plus particulièrement la consommation excessive d’alcool. Le rapport n’a pas trouvé de différence statistiquement importante pour la consommation excessive d’alcool entre les régions les plus et les moins démunies de la communauté, mais les données révèlent qu’un statut socioéconomique inférieur peut avoir un impact négatif grandissant sur la consommation d’alcool (SSPSD, 2013, Grittner, Kuntsche, Graham et Bloomfield, 2012). Les personnes et les communautés dont l’accès aux ressources est limité manquent de facteurs de protection nécessaires pour gérer leur mésusage d’alcool, leur dépendance ou les facteurs de stress connexes (Grittner et coll., 2012). La documentation suggère qu’il n’y a pas de facteur de risque dominant dans le mésusage d’alcool, mais la possibilité qu’une personne développe un trouble d’alcoolisme augmente à mesure que les iniquités augmentent (Schmidt, Makela, Rehn et Room, 2010). De plus, les personnes ayant un statut socioéconomique inférieur semblent être plus à risque de subir les conséquences de la consommation d’alcool (Grittner et coll., 2012). On révèle qu’un statut socioéconomique inférieur mène à un fardeau plus important de maladies attribuables à la consommation d’alcool malgré les taux de consommation plus bas (Schmidt et coll., 2010). Probst, Roerecke, Behrendt et Rehm (2015) ont examiné les décès attribuables à l’alcool et ont révélé un risque accru de décès parmi les personnes ayant des revenus inférieurs comparativement aux hommes et aux femmes dont les revenus sont plus élevés (4,87 et 4,78 plus à risque, respectivement).

Le lien entre l’alcool et les conditions d’iniquité est complexe (ACSP, 2011). Non seulement le statut socioéconomique peut mener à des différences dans la consommation d’alcool et le fardeau des maladies connexes, mais les maladies attribuables à l’alcool peuvent également mener à des conséquences sociales et économiques (OMS, 2014). Certaines de ces conséquences touchent les enjeux liés à l’emploi, comme la perte de revenus, un nombre de jours de maladie plus élevé, le chômage, les problèmes familiaux et relationnels, la violence interpersonnelle et la stigmatisation. La quantité d’alcool consommée n’est pas le seul facteur qui influence l’état de santé de la population ou les conséquences socioéconomiques connexes, les modèles de consommation au fil du temps ainsi que la qualité et le type d’alcool consommé sont tout aussi importants (Schmidt et coll., 2010).

En considérant les impacts de l’alcool sur la personne, la communauté et la société, il est nécessaire de prendre en considération l’influence des déterminants sociaux de la santé. Ces déterminants fournissent une compréhension commune du développement de stratégies, de politiques, de programmes, de services, de mesures de soutien ou d’initiatives visant à aborder le problème de l’abus d’alcool à l’échelle du gradient socioéconomique.

Consommation d’alcool dans la region du Service de santé publique de Sudbury et du district

Données démographiques

La région des services du SSPSD comprend une population de 192 291 personnes qui s’étend sur plus de 46 000 kilomètres carrés. Le bureau principal est situé dans le Grand Sudbury et les quatre bureaux de district sont situés dans les communautés suivantes : Manitoulin (Mindemoya), Espanola, Sudbury-Est (St. Charles) et Chapleau. Chaque région de bureau de district comprend des variantes démographiques, par exemple, la distribution de l’âge, le statut autochtone et les besoins en santé, auxquels les services sont adaptés pour répondre aux besoins des personnes de la communauté (consultez les tableaux 1 et 2).

Tableau 1 : Population, par âge, sexe, statut autochtone et division de recensement, 2011

Région géographiquePopulationStatut autochtoneHommeFemme
Grand Sudbury*160 38013 045 (8,1 %)48,8 %51,2 %
District de Manitoulin*13 0485 295 (40,5 %)50,0 %50,0 %
District de Sudbury*21 2003 334 (15,7 %)50,8 %49,2 %
Source: Statistique Canada, 2011
* La division de recensement du Grand Sudbury inclut la sous-division de recensement du Grand Sudbury
et la sous-division des Premières nations Wahnapitae 11. La division de recensement de Sudbury comprend 86 % de la region du SSPSD y compris, sans s’y limiter, les régions de Chapleau, d’Espanola et de Sudbury-Est. La division de recensement de Manitoulin comprend toutes les municipalités, les réserves et les comtés de l’île.

Tableau 2 : Population, par sexe et région de bureau de district, 2011
Région géographiquePopulationHommeFemmeDe 0 à 18 ansDe 19 à 44 ans45 ans et +
Région de Chapleau2 50349,8 %50,2 %23,1 %28,4 %48,6 %
Région d’Espanola9 46749,9 %50,1 %21,3 %26,9 %51,7 %
Région de Manitoulin13 04850,0 %50,0 %22,3 %25,4 %52,2 %
Région de Sudbury-Est6 52652,3 %49,2 %16,2 %24,2 %59,6 %
Source : Statistique Canada, 2011

La consommation d’alcool dans nos communautés

La consommation d’alcool

La majorité des adultes (84 %) de la région du SSPSD (âgés de 19 ans et plus) ont signalé avoir consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois. C’est un pourcentage beaucoup plus élevé que celui de l’Ontario (78 %) (Statistique Canada, 2011-2012).

Dans le Grand Sudbury, 84 % des adultes (âgés de 18 ans et plus) ont signalé avoir consommé de l’alcool au cours de la dernière année. C’est un pourcentage beaucoup plus élevé que les régions d’Espanola et de Manitoulin (SRSFR, 2012). Consultez le tableau 3 pour voir la répartition.

Tableau 3 : Consommation d’alcool, par région de bureau de district, 2012.
Région géographiqueConsommation d’alcool
Grand Sudbury €84,4 %
Région d’Espanola77,9 %*
Région de Manitoulin77,2 %*
Région de Sudbury-Est77,6 %
Région de Chapleau81,5 %
*Considérablement différent du Grand Sudbury
€ Groupe de référence

La consummation excessive

La consommation excessive est définie comme étant une consommation de cinq (pour les hommes) et de quatre (pour les femmes) boissons alcoolisées ou plus lors d’un seul événement, au moins une fois par mois, au cours de la dernière année. Dans la région du SSPSD, près d’un quart (24 %) des adultes (âgés de 19 ans et plus) a signalé avoir consommé de l’alcool de manière excessive. C’est un pourcentage beaucoup plus élevé que celui de l’Ontario (19 %), et qui n’est pas fortement en hausse depuis 2005 (19 %) (Statistique Canada, 2013-2014).

Les buveurs à faible risque

Les Directives de consommation d’alcool à faible risque (DCAFR) du Canada ont été élaborées par un groupe d’experts au nom du Comité consultatif sur la Stratégie nationale sur l’alcool (CCSNA) et se sont inspirées du rapport intitulé L’alcool et la santé au Canada : résumé des données probantes et directives de consommation à faible risque (Butt, P., Beirness, D., Stockwell, T., Gliksman, L. et Paradis, C., 2011). Les directives ont été créées dans le but de modérer la consommation d’alcool et de réduire les méfaits associés à la consommation chronique et importante d’alcool. En 2013-2014, 36 % de la population servie par le SSPSD (âgée de 19 ans et plus) a excédé les DCARF5. Ce pourcentage est beaucoup plus élevé que celui de l’Ontario (28 %) (Statistique Canada, 2013-2014).

Dans la région du SSPSD, seulement 17 % des adultes ont signalé être au courant des DCAFR du Canada. Près de la moitié des adultes (45 %) ont signalé qu’ils changeraient ou réduiraient la quantité d’alcool qu’ils consomment si les DCAFR indiquaient qu’ils devraient en boire moins (SRSFR, 2013). Des résultats similaires ont été observés dans l’Enquête sur les campus canadiens menée en 2013 dans le Grand Sudbury. Ces résultats sont expliqués plus en détail dans la section L’alcool chez les adolescents.

Directives de consommation d'alcool à faible risque du Canada

Lorsqu’on leur a demandé d’énoncer le nombre maximum de boissons alcoolisées que les DCAFR prescrivent, la plupart des hommes (66 %) et des femmes (75 %) adultes dans la région du SSPSD ont sous-estimé les limites hebdomadaires (SRSFR, 2013).

Dans le Grand Sudbury, 20 % des adultes ont vu ou entendu parler des DCAFR, et près de la moitié (46 %) d’entre eux ont signalé qu’ils modifieraient ou réduiraient la quantité d’alcool qu’ils consomment pour respecter les DCAFR (SRSFR, 2001-2010).

Tableau 4 : Sensibilisation aux DCAFR, par région de bureau de district, 2001-2010.
IndicateurGrand Sudbury €Sudbury EstChapleauEspanolaManitoulin
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus) ayant vu ou entendu parler des
Directives de consommation d’alcool
à faible risque (DCAFR)
19,8 %20,6 %†-16,4 % †10,0 % †*
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus) qui changeraient (réduiraient) la quantité d’alcool qu’ils consomment pour respecter les DCAFR
46,0 %66,7 %*-43,3 % †61,3 %*
*Considérablement différent du Grand Sudbury.
† Interpréter avec prudence — forte variabilité d’échantillonnage.
€ Groupe de référence

Les jeunes buveurs

La consommation d’alcool est une pratique courante parmi les adolescents et les jeunes adultes dans nos communautés. Plus de la moitié des adolescents âgés de 12 et 18 ans a signalé avoir consommé de l’alcool excessivement au cours des 12 derniers mois, et près de 43 % a signalé avoir bu de l’alcool de manière excessive au moins une fois par mois dans la dernière année (Statistique Canada, 2013-2014). Près de deux tiers (64 %) des adolescents de la région du SSPSD ont commencé à boire entre la 7e et la 9e année; 19 % ont signalé avoir été en état d’ébriété3 au cours du dernier mois; et 72 % ont indiqué qu’il était facile d’obtenir de l’alcool (Boak, Hamilton, Adlaf, et Mann, 2013).

Parmi notre population fréquentant des établissements postsecondaires, la majorité (92 %) a consommé de l’alcool au cours de la dernière année. Les étudiants âgés de 19 à 24 ans étaient les moins susceptibles de s’abstenir de consommer de l’alcool, tandis que ceux qui avaient une moyenne universitaire élevée, les non-Blancs ou les étudiantes qui avaient eu une grossesse ou allaitaient étaient les personnes le plus susceptibles de s’abstenir. Parmi les étudiants qui ont signalé avoir consommé de l’alcool, la plupart (77 %) en ont consommé au moins une fois par mois, et un peu plus de la moitié (53 %) a signalé avoir été en état d’ébriété5 au moins une fois par mois. Quarante et un pour cent (41 %) des étudiants ont signalé boire de l’alcool excessivement4 au moins une fois par mois durant la dernière année, et 46 % ont signalé avoir excédé au moins une des limites prescrites par les DCAFR6 durant la dernière année (Charbonneau et coll., 2014).

Moins d’un cinquième (15 %) des étudiants postsecondaires dans le Grand Sudbury étaient au courant des DCAFR; cela ne semblait pas avoir une incidence sur la consommation excessive ou la consommation dépassant les DCAFR quotidiennes. Cependant, la sensibilisation envers les DCAFR a contribué à diminuer les épisodes de consommation excessive, à réduire les taux d’états d’ébriété et de consommation excessive au-delà des limites hebdomadaires (diminuée par les caractéristiques personnelles, comme l’âge) (Charbonneau et coll., 2014).

Les incidences de la consummation d’alcool sur la santé

Au monde, la consommation et le mésusage d’alcool contribuent à plus de 200 maladies et blessures chroniques et aiguës (OMS,1992) et sont l’un des cinq facteurs de risque en importance de maladies, d’invalidités et de décès (Lim et coll., 2012). À l’échelle mondiale, on estime que l’alcool cause 3,3 millions de décès chaque année, ce qui représente 6 % de l’ensemble des décès (OMS, 2015). En Ontario, seul le tabagisme a un taux plus élevé de morbidité et de mortalité attribuables à l’abus de drogues et d’alcool (Ratnasingham et coll., 2013). L’alcool, comme facteur de risque pour la santé, est lié à de nombreux types de cancer, de maladies cardiovasculaires et gastro-intestinales, à des blessures et peut nuire à la santé sexuelle ainsi qu’à la santé prénatale et postnatale.

On reconnaît bien le lien entre la consommation d’alcool quotidienne et les maladies chroniques sélectionnées dans la région des services offerts par le SSPSD, à l’exception du cancer. La plupart des adultes dans la région du SSPSD savaient que l’alcool a un rapport de cause à effet sur les maladies suivantes : l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF) (97 %), les maladies du foie ou de l’estomac (96 %), dépression (90 %), diabète (80 %), les maladies du cœur et accident vasculaire cérébral (AVC) (79 %). Moins de la moitié (48 %) savaient que l’alcool peut accroître le risque d’une personne de développer un cancer (SRSFR, 2012).

La plupart des adultes dans la région du Grand Sudbury savaient que la consommation d’alcool a un rapport de cause à effet sur les maladies du coeur et les AVC (78 %), la dépression (90 %), le diabète (80 %), les maladies du foie et de l’estomac (96 %) et les ETCAF (97 %). Moins de la moitié (49 %) connaissaient le risque de cancer accru lié à la consommation quotidienne d’alcool (SRSFR, 2001-2010). Consultez les détails complets répartis par régions de bureau de district au tableau 5.

Tableau 5 : Sensibilisation envers la consommation d’alcool et l’incidence des maladies chroniques par région de bureau de district, 2012.
IndicateurGrand
Sudbury €
Sudbury EstChapleauEspanolaManitoulin
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus) qui ont entendu parler du fait que la consommation d’alcool chaque jour peut accroître le risque de cancer49,1 %48,6 %-49,2 %37,5 %*
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus) croyant que la consommation d’alcool cause les maladies cardiaques et les AVC
77,7 %83,3 %86,1 %74,3 %74,7 %
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus) croyant que la consommation d’alcool cause la dépression
90,0 %94,8 %90,7 %88,7 %91,3 %
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus) croyant que la consommation d’alcool cause le diabète80,3 %85,4 %69,4 %79,0 %80,0 %
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus)
croyant que la consommation d’alcool
cause les maladies du foie/de l’estomac
95,8 %99,0 %*
95,4 %95,7 %96,1 %
Pourcentage d’adultes (18 ans et plus) croyant que la consommation d’alcool
entraîne l’ETCAF
97,1 %93,8 %94,9 %97,3 %97,6 %
Source : SRSFR, 2001-2010
*Considérablement différent du Grand Sudbury.
€ Groupe de référence.

L’alcool et le cancer

Contrairement aux nombreux autres facteurs de risque pour la santé associés à la consommation et au mésusage d’alcool, peu reconnaissent le lien entre la consommation d’alcool et le cancer. L’alcool, considéré comme un cancérigène de classe 1 (CIRC, 2015), est une cause importante de cancer chez les humains (Cogliano et coll., (2011). La consommation de boissons alcoolisées, aussi peu qu’une par jour, en moyenne, peut mettre une personne à risque de développer un cancer du sein, du côlon, du rectum, de l’œsophage, du larynx, du foie, de la bouche et du pharynx (Rehm, Sempos et Trevisan, 2003a; Rehm, Greefield et Kett, 2006b). En 2010 en Ontario, environ 2 % ou 1000 nouveaux cas de cancer étaient attribuables à l’alcool, et si nous ajustons ce chiffre pour tenir compte de la sous-estimation de la consommation d’alcool, ce chiffre pourrait passer à 4 % ou à 3000 cas (Cancer Care Ontario, 2014). Le pourcentage de cas de cancer le plus élevé touche le tube digestif (p. ex., cancer buccal, du pharynx et du larynx). À cause de la consommation plus élevée d’alcool chez les hommes, une partie plus grande de cas de cancer chez les hommes est attribuable à l’alcool comparativement aux femmes (de 10 à 29 % c. de 3 à 8 %) (Cancer Care Ontario, 2014). Environ 2 % à 7 % des cas de cancer du sein sont attribuables à la consommation d’alcool. Le cancer colorectal représente près de 40 % de tous les cas attribuables à l’alcool (Canadian Cancer Society’s Steering Committee on Cancer Statistics, 2013). Consultez les tableaux 6, 7 et 8 pour obtenir de plus amples détails.

L’alcool et les maladies chroniques

La consommation d’alcool est liée à un nombre de maladies chroniques. Même si une quantité modérée d’alcool peut avoir certains effets protecteurs chez les personnes atteintes de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de maladies cardiaques ischémiques, les nombreux autres effets sur la santé peuvent en fait annuler les effets positifs (Baliunas et coll., 2009; Roerecke et Rehm, 2012). Au moment d’interpréter la recherche, il est important de se rappeler que les gens sous-estiment souvent leur consommation d’alcool de 30 à 70 % (Babor et coll., 2010), ce qui en revanche, peut contribuer à une sous-estimation de l’ampleur du risque.

Butt et coll., (2011) ont résumé le risque accru de développer de graves troubles médicaux selon les verres standards moyens par jour. Par exemple, la consommation d’un verre par jour peut augmenter de 10 % le risque chez une personne de développer un cancer du foie, de 139 % de mourir d’une cirrhose du foie chez les femmes et de 13 % d’hypertension chez les hommes. Consultez les tableaux 6 à 8 pour voir la répartition complète pour les hommes et les femmes.

Tableau 6. Variation en pourcentage des risques relatifs à long terme par verre standard moyen par jour pour 5 maladies similaires chez les hommes et les femmes âgés de moins de 70 ans (Butt et coll., 2011).
Type de maladie1 verre2 verresDe 3 à 4 verresDe 5 à 6 verres6 verres et plus
Cancer buccal et du pharynx+42 %+96 %+197 %+366 %+697 %
Cancer de l’œsophage+20 %+43 %+87 %+164 %+367 %
Cancer du côlon+3 %+5 %+9 %+15 %+26 %
Cancer du rectum+5 %+10 %+18 %+30 %+53 %
Cancer du foie+10 %+21 %+38 %+60 %+99 %
Adapté avec la permission du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, 2011 (Consultez l’Annexe A pour voir le tableau complet). Source : Butt et coll. (2011)
Tableau 7. Variation en pourcentage des risques relatifs à long terme par verre standard moyen par jour pour 5 maladies chez les hommes âgés de moins de 70 ans (Butt et coll., 2011).
Type de maladie1 verre2 verresDe 3 à 4 verresDe 5 à 6 verres6 verres et plus
AVC hémorragique
(morbidité)
+11 %+23 %+44 %+78 %+156 %
AVC hémorragique
(mortalité)
+20 %+21 %+39 %+68 %+133 %
AVC ischémique
(morbidité)
-13 %0 %0 %+25 %+63 %
AVC ischémique
(mortalité)
-13 %0 %+6 %+29 %+70 %
Hypertension+13 %+28 %+54 %+97 %+203 %
Adapté avec la permission du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, 2011 (Consultez l’Annexe A pour voir le tableau complet). Source : Butt et coll. (2011)
Tableau 8. Variation en pourcentage des risques relatifs à long terme par verre standard moyen pour 6 maladies chez les femmes âgées de moins de 70 ans (Butt et coll., 2011).
Type de maladie
1 verre2 verresDe 3 à 4 verresDe 5 à 6 verres6 verres et plus
Cancer du sein+13 %+27 %+52 %+93 %+193 %
AVC hémorragique
(morbidité)
-29 %0 %0 %+76 %+249 %
AVC hémorragique
(mortalité)
+22 %+49 %+101 %199 %+502 %
AVC ischémique
(morbidité)
-18 %-13 %0 %+31 %+121 %
AVC ischémique
(mortalité)
-34 %-25 %0 %+86 %+297 %
Hypertension0 %+48 %+161 %+417 %+1414 %
Adapté avec la permission du Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie, 2011(Consultez l’Annexe A pour voir le tableau complet). Source : Butt et coll. (2011)

L’alcool et la santé mentale

On a établi un lien entre la dépression, l’anxiété, les autres maladies mentales et la consommation d’alcool. Dans certains cas, l’alcool peut contribuer au développement et à la gravité d’une maladie mentale, ou peut causer une maladie mentale (Boden et Fergusson, 2011). Des recherches suggèrent qu’il y a un lien de causalité entre les troubles liés à la consommation d’alcool et la dépression sévère, et qu’une consommation accrue d’alcool augmente le risque de dépression (Boden et Fergusson, 2011).

En Ontario, la santé mentale et les dépendances ont contribué à plus de 600 000 années de vie perdues ajustées sur la santé6, où les troubles liés à la consommation d’alcool en représentent plus de 80 000. Les troubles liés à la consommation d’alcool ont contribué au plus grand nombre de décès (88 %) et aux pourcentages de vies perdues plus élevés (91 %) comparativement aux autres maladies mentales et dépendances (Ratnasingham et coll., 2013) Les troubles liés à la consommation d’alcool et de drogues étaient les plus élevés parmi les adolescents (12 %) et les plus bas parmi les adultes âgés de 45 ans et plus (2 %). Les hommes avaient des taux plus élevés de troubles liés à la consommation d’alcool et de drogues au cours des 12 derniers mois (6 % c. 3 %). Environ 5 % des hommes et 2 % des femmes répondaient aux critères d’abus d’alcool ou de dépendance au cours de la dernière année (Statistique Canada, 2012).

L’alcool et les blessures

Conduite avec faculté affaiblies

La consommation d’alcool nuit au raisonnement et à la perception, et diminue le temps de réaction. Donc, plus une personne consomme de l’alcool, plus ses risques de subir des blessures en lien avec l’alcool augmentent (Blomberg, Peck, Moskowitz, Burns et Fiorentino, 2009).

Même si les décès attribuables à la conduite avec les facultés affaiblies ont diminué depuis 1993, en 2012, 143 décès sont survenus sur les routes de l’Ontario, dont 25 % ont été causés par la conduite avec les facultés affaiblies (ministère des Transports, 2012). En 2014, dans le Grand Sudbury, 164 infractions pour conduite avec facultés affaiblies ont été remises, dont 33 à des femmes. Aussi en 2014, 16 132 véhicules ont été vérifiés par le programme R.I.D.E. et, parmi ce nombre, 28 personnes ont reçu des suspensions et 20 ont été accusées d’avoir un taux d’alcoolémie de plus de 0,08 (Service de police du Grand Sudbury, 2014).

Les conducteurs débutants et ceux qui ont 21 ans ou moins ne peuvent pas avoir d’alcool dans leur sang pendant qu’ils conduisent. Dans le Grand Sudbury, 15 conducteurs de moins de 21 ans ont été accusés de conduite avec facultés affaiblies. (Service de police du Grand Sudbury, 2014).

Dans la région du SSPSD, 6 %7 des conducteurs (âgés de 16 ans et plus) ont signalé avoir conduit un véhicule motorisé après avoir bu deux verres ou plus dans l’heure qui précédait leur départ, et un pourcentage légèrement plus élevé (9 %) des répondants de la région du SSPSD (âgés de 12 ans et plus) ont signalé avoir été passagers dans un véhicule motorisé conduit par une personne qui avait consommé de l’alcool. Des résultats similaires ont été notés à l’échelle de la province (6 % et 9 % respectivement) (Statistique Canada, 2009-2010).

Onze pour cent (11 %7) des répondants de la région du SSPSD (âgés de 12 ans et plus) a signalé avoir conduit un véhicule récréatif (VTT, motoneige, bateau, etc.) après avoir consommé deux boissons alcoolisées ou plus. Des résultats similaires ont été observés à l’échelle de la province (7 %). Une proportion beaucoup plus élevée (10 %8) des répondants de la région du SSPSD (âgés de 12 ans et plus) ont signalé avoir été passagers d’un véhicule récréatif conduit par une personne qui avait consommé de l’alcool, comparativement à la province (5 %) (Statistique Canada, 2009-2010).

L’alcool et les autres blessures

Les autres blessures peuvent être divisées en deux catégories : les blessures non intentionnelles et les blessures intentionnelles. Les blessures causées par les accidents de la route, les noyades, les brûlures, les empoisonnements et les chutes sont des blessures non intentionnelles. Les blessures intentionnelles sont celles qui sont causées par des actes de violence contre soi-même ou les autres (OMS, 2007). En Ontario, on a révélé que l’alcool et les drogues étaient présents dans près d’un quart (23 %) des collisions de véhicule motorisé, 25 % des homicides, de 14 % des suicides et de 7 % des chutes non intentionnelles où le taux d’alcoolémie était supérieur ou égal à 0,08 % (Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), 2007). En 2009-2010, 142 chutes non intentionnelles sont survenues où un taux d’alcool dans le sang était supérieur ou égal à 0,08 % (ICIS, 2011) et en Ontario en 2010, il y a eu 89 noyades, dont 44 % étaient liées à une consommation d’alcool (ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, 2011).

L’alcool, la grossesse et l’allaitement

La consommation d’alcool durant la grossesse devrait être évitée. Le fœtus est exposé à l’alcool qui circule dans le sang de la mère et cela peut occasionner des troubles physiques et du développement (Agence de la santé publique du Canada, 2012). Le diagnostic le plus courant est celui des ETCAF, qui renvoient aux déficits physiques, mentaux et psychologiques pouvant survenir chez une personne dont la mère a consommé de l’alcool durant sa grossesse. Ces déficits peuvent avoir des conséquences graves et chroniques (Chudley, Conry, Cook, Loock, Rosales et LeBlanc, 2005). Même si peu de preuves corroborent la quantité d’alcool nécessaire pour entraîner des troubles causés par l’alcoolisation fœtale ou d’autres malformations congénitales, la consommation d’alcool durant la grossesse peut nuire à la santé d’un nouveau-né (Foltran, Gregori, Franchin, Verduci et Giovanni, 2011). La recherche révèle qu’une consommation excessive d’alcool avant la naissance du bébé augmente les risques de problèmes comportementaux, d’anxiété et de dépression (O’Leary, Nassar, Zubrick, Kruinczuk, Stanley et Bower, 2010). Il est recommandé de s’abstenir complètement de consommer de l’alcool durant la grossesse, car aucune quantité n’est jugée sécuritaire (Centre for Disease Control (CDC), 2005). Le même conseil s’applique durant l’allaitement, car la présence d’alcool dans le lait peut perturber les habitudes de sommeil et les comportements de l’enfant. Lors de l’allaitement, il est recommandé de tirer du lait maternel à l’avance pour éviter la présence d’alcool dans le lait (Giglia et Binns, 2006).

On a demandé à des adultes de la région du SSPSD de répondre à des questions portant sur leurs croyances et leurs connaissances des effets néfastes de l’alcool durant la grossesse. La plupart des adultes (82 %) du Grand Sudbury ont indiqué croire que la consommation d’alcool durant la grossesse est dangereuse pour le fœtus (SRSFR, 2001-2010). Des résultats similaires ont été observés dans les quatre régions de bureau de district (consultez le tableau 10 pour obtenir les détails).

Tableau 9 : Pourcentage des adultes (18 ans et plus) croyant que la consommation d’alcool durant la grossesse est néfaste pour le fœtus, SSPSD, 2001-2010
Région géographique Pourcentage (%)
Grand Sudbury €81,6 %
Région de Sudbury-Est76,6 %
Région de Chapleau80,0 %
Région d’Espanola78,7 %
Région de Manitoulin84,2 %
Source : SRSFR (2001-2010)

Les adolescents, les jeunes adultes et l’alcool

Les adolescents et les jeunes adultes sont à risque de subir des méfaits causés par l’alcool et sont particulièrement à risque de subir davantage de conséquences à court terme, comme les chutes, le viol et d’autres agressions ainsi qu’un risque accru de blessures et de décès causés par la conduite avec les facultés affaiblies (ACSP, 2011). C’est une période de plus en plus vulnérable pour le cerveau en développement. Les régions du cerveau responsables d’actions diverses, comme le jugement, la planification et le contrôle des pulsions, les nouveaux apprentissages, la transmission de l’information, et les systèmes de récompense peuvent tous être touchés par la consommation d’alcool (Clark, Thatcher et Tapert, 2008). En raison des changements rapides survenant dans le cerveau, les adolescents et les jeunes adultes sont davantage influencés par le marketing et la publicité, sont plus susceptibles de s’exposer aux comportements à risque, notamment à la consommation d’alcool, et courent un plus grand risque de dépendance comparativement aux adultes (Pechmann, Levine, Loughlin et Leslie, 2005). On révèle qu’une exposition au marketing sur l’alcool a une influence sur les perceptions de la consommation d’alcool, spécifiquement la promotion et le renforcement de l’alcool comme étant un produit qui comporterait un risque relativement faible apparemment positif et prestigieux (Babor et coll., 2010). Même si ce type de marketing peut mener à des attitudes plus favorables, il peut aussi accroître la normalisation de l’adoption d’une consommation excessive d’alcool (Babor et coll., 2010; Heipel-Fortin et Rempel, 2007).

Les changements aux environnements physiques et sociaux ont également une grande incidence sur les taux de consommation d’alcool. Ces changements comprennent un plus grand accès à l’alcool sur le campus comparativement aux étudiants hors campus, les données démographiques du collège ou de l’université les politiques du campus et leur application, la « norme sociale » de la consommation d’alcool, et de nombreuses autres activités en lien avec la consommation d’alcool (Wechsler et Nelson, 2008). Tous ces facteurs contribuent à une consommation excessive d’alcool, qui peut, en revanche, mener à des dangers d’ordre social, environnemental et physique (Wechsler et Nelson, 2008).

Il est de plus en plus important de réduire et de limiter la quantité d’alcool que consomment les adolescents. Les facteurs développementaux, par exemple, le soutien de la famille, l’engagement de l’école et les relations avec les adultes jouent un rôle important pour réduire la consommation d’alcool et de drogues parmi les adolescents et les jeunes adultes, et une considération et des efforts de prévention devraient inclure le développement de ces facteurs.

Conclusion

Conclusions et incidences sur la pratique

La consommation d’alcool est une pratique courante normalisée dans la majorité de la région de services du SSPSD, qui inclut nos régions de bureau de district. La consommation et le mésusage d’alcool ont également d’importantes répercussions sociales, environnementales et sur la santé. Dans le cadre de notre mandat, il est important d’informer la communauté au sujet de ces facteurs afin qu’elle fasse des choix avisés lorsque vient le temps de consommer de l’alcool. Le Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies a mené une vaste recherche pour l’élaboration des Directives de consommation d’alcool à faible risque au Canada, et une partie de notre mandat est d’en informer le public. La majorité (83 %) de la région du SSPSD n’est pas au courant encore des directives et un peu plus du tiers (36 %) dépasse les directives, ce qui indique un besoin de diffusion supplémentaire. Les constatations appuient le besoin du SSPSD de travailler avec la communauté et les organismes communautaires pour élaborer et développer des stratégies en vue de réduire la consommation d’alcool et les dangers associés à son mésusage.

Les prochaines étapes

Afin de réduire le fardeau de la consommation et du mésusage d’alcool au sein de notre communauté, nous devons continuer de travailler en profondeur sur les programmes qui abordent l’abus d’alcool, mais surtout, de s’engager à aborder les stratégies clés entourant la consommation et le mésusage d’alcool avec nos partenaires et intervenants externes. Les stratégies de prévention en matière d’alcool sont complexes et multidimensionnelles et devraient inclure la diffusion de pratiques fondées sur les preuves et une formation des compétences, la promotion d’un changement de politique et la création de partenariats. Ce rapport met en relief et appuie le besoin de développer et d’offrir une recherche fondée sur les preuves (p. ex., DCAFR) de manière novatrice et engageante, de favoriser l’examen et la mise à jour des règlements et des politiques actuels et de promouvoir de nouveaux règlements et de nouvelles politiques. Afin de diffuser des renseignements de qualité, nous devons continuer de surveiller les tendances de la consommation d’alcool au sein de la communauté et de demeurer au fait des nouvelles recherches émergentes et novatrices. Le Rapport sur l’alcool à l’intention de la communauté renferme tous ces renseignements et sera utilisé pour guider les étapes décrites plus bas.

Discussions communautaires

Le SSPSD mènera un nombre de discussions dans des milieux variés avec les communautés de notre région de services (y compris les régions de bureau de district) pour déterminer la volonté de la communauté, révéler les expériences vécues se rapportant à l’alcool, et obtenir du soutien dans l’élaboration de stratégies clés en matière de consommation et d’abus d’alcool.

Groupe d’experts

Le SSPSD réunira un groupe local d’éminents experts ayant de l’expérience en matière d’alcool. Il s’agirait d’experts
en dépendance, en santé mentale, en milieu universitaire, en hébergement ainsi que des experts des secteurs de l’application des lois, juridiques et municipaux. Les résultats du rapport seront présentés au groupe d’experts et des discussions s’ensuivront et porteront sur les résultats, les prochaines étapes et les recommandations pour réduire les dangers associés à la consommation et au mésusage d’alcool.

Mise à jour du rapport

Le rapport sera mis à jour tous les trois ans et communiqué à la communauté ainsi qu’aux intervenants et partenaires internes et externes. Cette mise à jour fera office de rapport pour les années à venir en vue de surveiller les tendances dans la consommation d’alcool, les recherches émergentes et les changements aux politiques.

 


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Dernière modification : 17 mars 2017